Dans une lettre ouverte adressée à Xavier Niel, propriétaire du groupe, les journalistes dénoncent des pratiques managériales autoritaires et un climat social en crise, six ans après le rachat par NJJ.
Des salariés en grève pour se faire entendre
Le 9 octobre 2025, les journalistes des trois titres du groupe Nice-Matin ont cessé le travail après le départ du directeur des rédaction Denis Carreaux. Un mouvement de grève présenté comme un « coup de semonce » après des mois de tensions internes. Selon eux, la direction n’a pas entendu le malaise exprimé depuis le 18 mars dernier. Les rédactions fustigent une perte de proximité avec les lecteurs, la diminution de la masse salariale, l’augmentation du prix du journal et la baisse des ventes.
« Un scénario que vous souhaitiez éviter »
Dans leur courrier, les salariés rappellent les engagements pris par Xavier Niel lors du rachat en 2019. Le fondateur de Free affirmait alors vouloir préserver les effectifs et éviter toute « spirale toxique ». Les journalistes estiment que le contraire s’est produit : réduction des moyens, inquiétude généralisée et remise en cause de l’indépendance éditoriale. Ils dénoncent aussi la centralisation envisagée de l’impression à Vitrolles avec La Provence, synonyme selon eux d’éditions moins locales.
Des revendications claires et réaffirmées
Les salariés réclament des renforts immédiats, la titularisation des précaires et la définition d’un effectif plancher. Ils appellent à un dialogue social transparent et à un projet clair pour l’après-mars 2026. « Pour l’heure, notre histoire ressemble à un rendez-vous manqué », concluent-ils, tout en disant « espérer encore » une réaction du propriétaire du groupe.