Enquête pour favoritisme après l’attribution contestée de la concession du port de Saint-Laurent-du-Var

Enquête pour favoritisme après l’attribution contestée de la concession du port de Saint-Laurent-du-Var

Crédit : Ville de Saint Laurent du Var  Une enquête pour « favoritisme » a été ouverte à Nice après l’attribution de la concession du port de Saint-Laurent-du-Var à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) azuréenne.

La décision, entérinée par la Métropole Nice Côte d’Azur présidée par Christian Estrosi le 11 juillet dernier, intervient deux ans après que la gestion du port de Nice avait été retirée à la même CCI. Le parquet de Nice a ouvert l’enquête le 22 juillet pour « favoritisme » et « recel de favoritisme », à la suite d’un signalement d’un élu local d’opposition au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.

Les investigations, confiées au service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ), portent sur l’attribution de la concession pour une durée de 20 ans, à compter du 1er janvier 2026. La commission de délégation de service public de la Métropole avait pourtant étudié trois candidatures : la CCI, le groupe Renaudi Holding et D-Marin. La décision finale en séance plénière a suscité des soupçons de l’opposition écologiste, Jean-Christophe Picard en tête, qui souligne l’incohérence entre la rupture de la concession du port de Nice et la désignation de la CCI pour Saint-Laurent-du-Var.

L’opposant écologiste rappelle également que la Métropole avait indemnisé la CCI à hauteur de quatre millions d’euros lors de la résiliation de la concession du port de Nice, alors que la chambre en réclamait dix fois plus, et s’interroge sur une éventuelle contrepartie. La délégation du port de Saint-Laurent-du-Var doit générer un chiffre d’affaires de 176 millions d’euros sur 20 ans, avec un résultat net de 16 millions. Selon Jean-Christophe Picard, la CCI n’avait initialement pas déposé la meilleure offre, mais s’est retrouvée première à l’issue de la négociation, ce qui soulève des questions sur la régularité du processus.

De son côté, le président de la CCI, Jean-Pierre Savarino, avait évoqué en mars 2023 des discussions avancées avec la Métropole sur certains sites portuaires, mais celles-ci ne pouvaient concerner Saint-Laurent-du-Var, l’avis d’appel public à candidatures n’étant publié que deux mois plus tard. La Métropole et la CCI restent pour l’heure silencieuses, renvoyant aux déclarations de leur avocat lors d’une audience au tribunal administratif de Nice. Les deux entreprises concurrentes contestent l’attribution et réclament l’annulation de la procédure d’appel d’offres, estimant que le cahier des charges, notamment sur le nombre de places de stationnement, n’a pas été respecté. Une ordonnance est attendue le 3 septembre

0 commentaire
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Nice Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Nice Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.